Si la situation ne l’exige pas, les remontées mécaniques devraient fonctionner sans pass sanitaire comme c’est le cas actuellement, est venu dire le secrétaire d’État au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne ce jeudi à Chambéry, au congrès de Domaines skiables de France (DSF).
Il aime la montagne et dit que les sports d’hiver sont bons pour l’organisme. Elle lui a manqué. Si, si. Le Grenoblois Olivier Véran, ministre de la Santé, et bourreau des remontées mécaniques durant cette crise Covid, l’a assuré, en vidéo, aux opérateurs de domaines skiables réunis en congrès annuel.
Au ton du discours, on sent bien que la situation n’est pas la même que l’an dernier à la même époque, veille du plus lourd traumatisme dans l’histoire de l’économie de la neige. « Je ferai tout mon possible pour vous permettre d’avoir une saison 2021/2022 avec le maximum de prévisibilité. Je ne peux pas vous permettre de bonnes chutes de neige, ce n’est pas encore de mes compétences, mais je veillerai à ce que les outils sanitaires mis en place sécurisent autant que faire se peut la saison à venir. Le pass sanitaire a permis de sécuriser la saison touristique estivale. La question de sa prolongation est en train d’être étudiée. Nous regardons dans ce cadre, en concertation avec votre profession, ce qui pourra être fait pour l’hiver prochain. »
Le message à véhiculer au public ne fait aucun doute pour les domaines skiables : « Cet hiver, c’est ouvert ». Tout au long de ce congrès, la phrase a été répétée comme un mantra par les politiques, Laurent Wauquiez (LR) en premier de cordée, dont la réélection à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a été saluée par Alexandre Maulin, lui-même réélu – sans opposition- à la tête de DSF. Et pour cause, les opérateurs seront encore les premiers servis par le nouveau plan régional d’aide à la montagne.
Il existe au moins trois bonnes raisons pour que les stations ne vivent pas un second cauchemar. Le député haut-savoyard Xavier Roseren (LREM), à la tête du groupe montagne à l’Assemblée, ou son confrère savoyard Patrick Mignola (Modem) les ont citées : il y a un vaccin qui protège et repousse les variants, on connaît mieux le virus et les outils pour le contenir. Le pass sanitaire en est un.
Enfin, l’État n’aura pas les moyens de remettre encore près de 6 milliards d’euros pour compenser le sinistre économique. On skiera donc cet hiver. Mais avec ou sans pass sanitaire ? That is the question. « On a besoin de connaître les règles pour nos équipes et nos clients », ont rappelé de concert Anne Marty, patronne de station pyrénéenne, ou encore le directeur général de la Compagnie des Alpes, Dominique Thillaud, à la tête de douze des plus grands domaines français.
La France suivra-t-elle l’Autriche et l’Italie, qui d’ores et déjà se sont engagés à imposer le “green pass” (parcours vaccinal complet ou test négatif) pour prendre les remontées mécaniques ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui, à entendre le secrétaire d’État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, qui le clamait dans nos colonnes ce jeudi : “On skiera cet hiver”.
Et de rappeler en conclusion du congrès que le droit commun ne l’impose pas dans les transports en commun. « Il faut s’inscrire dans ce cadre. Continuons comme cela. On monte à l’aiguille du Midi sans ». Pourquoi le demander maintenant alors que la situation sanitaire s’améliore ? « Après, avec cette crise, c’est l’inattendu permanent. Au pire, on s’en reparle si un nouveau variant devait survenir ».
Et le ministre d’évoquer le projet de loi “Vigilance sanitaire”, qui doit permettre jusqu’à l’été prochain de recourir, si besoin, à ce fameux pass, selon la situation, et de déclencher mesures ou outils désormais éprouvés. « Mais il ne vous a pas échappé qu’on procède aussi à des assouplissements. À 85 % de la cible vaccinale, ça change la vie. Il faut y aller tout schuss. On va aller au plus simple pour faire une saison canon. »
Source : Le Dauphiné Libéré
Date de mise à jour : 06/11/24
Date de création : 04/10/21