Le conflit sur la gestion des remontées mécaniques du mont d’Arbois n’a rien de nouveau, mais il vient de prendre un tournant décisif. Le préfet Yves Le Breton a tranché : il n’y aura pas de modification des limites territoriales entre Saint-Gervais et Megève. Cela signifie que Megève ne pourra pas récupérer les cinq parcelles de terrain qu’elle convoitait, soit un total de 25 hectares. Une décision lourde de conséquences pour les deux communes.
Catherine Jullien-Brèches, maire de Megève, avait défendu cette solution lors du conseil municipal de mai 2024. Elle la voyait comme une façon de régler l'imbroglio autour des délégations de service public des Crêtes, une zone partagée entre Megève, Saint-Gervais et Demi-Quartier. Trois mois plus tard, il semble que cette voie soit désormais fermée, forçant les élus à repenser leur stratégie. Mais pourquoi le préfet a-t-il refusé une enquête publique à ce sujet ? Les détails de la décision restent flous, mais il est clair que l'État n'est pas prêt à revoir les frontières communales dans cette zone sensible.
Un statu quo sur le mont d'Arbois
Le mont d’Arbois continuera donc d’appartenir en partie à Saint-Gervais, y compris l’arrivée de la télécabine et du télésiège de l’Idéal. Cela signifie que Saint-Gervais garde la main sur une infrastructure clé pour le tourisme hivernal de la région. Pour Megève, c’est un coup dur. Ces parcelles auraient permis à la commune d’élargir son domaine skiable, mais il faudra désormais envisager d'autres options. La situation reste incertaine quant à la gestion des remontées mécaniques cet hiver, laissant les habitants et les vacanciers dans l’attente de solutions concrètes.
Le maintien de cette configuration territoriale complexifie encore la gestion des services sur le mont d’Arbois. Les infrastructures touristiques, qui sont la principale source de revenus pour ces communes, continueront de fonctionner en chevauchant trois territoires distincts, ce qui pose des défis de coordination et de financement.
Quelles alternatives pour l'avenir ?
Face à cette décision, une question se pose : existe-t-il une solution pour éviter de futurs conflits de gestion ? Demi-Quartier, une commune voisine, a déjà mis en place un système de transfert de gestion avec Saint-Gervais pour la télécabine de la Princesse. Ce type d’accord pourrait être envisagé pour d'autres infrastructures, notamment sur le mont d'Arbois. Le préfet a d'ailleurs indiqué dans un courrier aux élus qu’il étudiait cette possibilité.
Cependant, cette solution n’est pas sans complexités. L’État se penche actuellement sur les modalités pratiques et les conséquences d’un tel transfert, notamment sur le plan financier. La question des redevances dues après le transfert de gestion est au centre des préoccupations, et elle devra être tranchée avant que toute décision définitive ne puisse être prise.
Ce sujet dépasse même les frontières de la Haute-Savoie, s’étendant jusqu’aux ministères à Paris. Cela montre l’importance nationale que prend cette affaire, qui pourrait bien servir de précédent pour d'autres régions confrontées à des problèmes similaires.
Source Le Dauphiné
Date de mise à jour : 06/11/24
Date de création : 05/09/24