En 1920, la baronne Maurice de Rothschild, Noémie, introduisait Megève dans le circuit international des destinations chics, en faisant construire un Palace des Neiges sur les hauts du village, au Mont d'Arbois. Son but avoué: «Rivaliser avec Saint-Moritz.» La magie opère. Le beau monde afflue. Puis se lasse, laissant la belle de Haute-Savoie s'assoupir dans son berceau de glace. Près d'aun siècle plus tard, Ariane, la baronne Benjamin de Rothschild - le petit-fils de Noémie - compte bien «réveiller la belle endormie et apporter une nouvelle dimension à cette station d'hiver emblématique».
Pour lui redonner ses lettres de noblesse, le groupe Edmond de Rothschild Heritage investit 100 millions d'euros et dote la station d'un nouvel établissement d'exception, géré par Four Seasons. Le premier hôtel de montagne en Europe du prestigieux groupe hôtelier canadien est dirigé par François Arrighi (ex-directeur des palaces Les Airelles à Courchevel et George V à Paris), qui qualifie son nouveau vaisseau de «meilleur hôtel de toutes les Alpes». Revenons sur les atouts dont il dispose pour relever le défi…
À 1 350 m d'altitude, quatre chalets cossus et interconnectés se succèdent pour créer un ensemble harmonieusement fondu dans le paysage et le jardin planté de mélèzes, épicéas, pins, cerisiers du Tibet, bouleaux de l'Himalaya…Dans ce fabuleux écrin se lovent 55 chambres, dont 14 suites, un somptueux spa d'une blancheur immaculée, confié aux marques Sodashi, Espa et Swiss Perfection, une piscine intérieure-extérieure en carreaux de mosaïque posés un à un, le «royaume» dédié aux enfants et le «Teen Centre» connecté et interactif pour les ados, un skiroom feutré avec valet et conciergerie de ski, une cave à vins garnie de 12 000 bouteilles, le Bar Edmond et deux restaurants. Le 1920, l'institution gastronomique mégevanne aux 2 étoiles Michelin, a quitté le Chalet du Mont d'Arbois pour s'installer au cœur du Four Seasons Megève.
Les architectes ont suivi la consigne «discrétion et subtilité», la définition du luxe par Ariane et Benjamin de Rothschild. À l'intérieur, Pierre-Yves Rochon, décorateur rompu aux palaces, interprète luxueusement les codes alpins avec des bois sophistiqués, des tissus voluptueux, des déclinaisons sur la matière (le marbre est tantôt sablé, ciselé, sculpté…), des tons naturels et moelleux.
Il tire un trait d'union entre le passé - avec des réminiscences des années 1930 et des clins d'œil historiques -, le présent - plaids artisanaux tissés par des étudiants colombiens, suspensions en verre soufflé de l'artiste Jeremy Maxwell, 120 tableaux du peintre Thierry Bruet… - et l'avenir - avec le soutien de jeunes artistes, perpétuant la tradition de mécénat chère à la famille —. L'hôtel exalte aussi des pièces somptueuses des différentes collections personnelles des Rothschild: vases, parures, sculptures... «L'idée est de créer un voyage à l'intérieur du voyage», commente la baronne, très investie dans le projet.
Son décor est revu et corrigé, avec quelques touches de fantaisie (les tables ne sont pas nappées traditionnellement mais selon des codes singuliers à découvrir!). Le talentueux chef Julien Gatillon reste aux manettes. Le second restaurant, Kaito, un japonais fusion inspiré d'Izumi - le célèbre restaurant du Four Seasons Genève —, propose aussi un bar à sushis. Outre ces arguments séduisants, le Four Seasons se distingue avec une exclusivité innovante: le «Bed & Helicopter», une garantie «neige» à laquelle devrait être sensible la clientèle internationale.
Source : Le figaro
Date de mise à jour : 06/11/24
Date de création : 29/03/18