Dans le dédale des sommets enneigés de Megève se joue une intrigue inhabituelle, un enjeu crucial pour les stations de ski. La gestion d'un domaine skiable se révèle être un acte de haute importance, impliquant des chiffres significatifs et des rentrées conséquentes pour la collectivité concernée. Au-delà de l'économie, cette question tisse aussi le développement touristique de la région.
Dans cette optique, les municipalités de Megève, Saint-Gervais et Demi-Quartier, toutes propriétaires de la région skiable nommée "des crêtes", s'allient pour réviser conjointement la gestion d'un segment du domaine Évasion Mont-Blanc, spécifiquement la zone du Mont d'Arbois du côté de Megève et Demi-Quartier.
Jusqu'à présent, chacune de ces trois communes avait son propre contrat, avec des échéances distinctes, lié à l'opérateur SA Remontées mécaniques de Megève (SA RMM), une filiale de la Compagnie du Mont-Blanc. Les autorités municipales se sont unies pour synchroniser les calendriers et les exigences. Cette coopération vise à apporter une cohérence accrue dans la gestion, l'exploitation et le service aux visiteurs.
Unissant leurs forces en tant que groupement d'autorités délégantes, les municipalités de Megève, Saint-Gervais et Demi-Quartier ont simultanément voté, le mardi 25 juillet en conseil municipal, pour un nouveau mode de gestion et d'exploitation des remontées mécaniques du domaine skiable des Crêtes, ainsi que des pistes de ski alpin et nordique, des sentiers de VTT et autres activités sportives similaires.
Sans grande surprise, les trois assemblées ont écarté la gestion en régie municipale au profit d'une délégation de service public confiée à une entreprise privée à partir du 16 avril 2024. Ce contrat est prévu pour une durée de 20 ans.
Le moment est venu pour les opérateurs de se porter candidats, conformément aux impératifs fixés. Cela inclut des dates d'ouverture prévisionnelles, allant du 15 décembre au 31 mars au minimum. Selon l'enneigement réel, ces périodes pourraient s'étendre. En été, les dates imposées vont du 20 juin au 15 septembre.
Un autre critère majeur est le Programme prévisionnel d'investissement, estimé à 55 millions d'euros. Basée sur les attentes de l'autorité délégante, l'entreprise doit planifier divers travaux pour obtenir le droit d'exploiter le domaine skiable.
L'opérateur devra rapidement remplacer la télécabine du Mont d'Arbois, le téléski enrouleur du Petit Vorasset et le télésiège de l'Idéal. En outre, il devra étendre le réseau de neige artificielle à Megève, améliorer le secteur débutant du Mont d'Arbois et moderniser le parking de la Princesse à Demi-Quartier. À plus long terme, le téléski de l'Étudiant et les cabines de la remontée mécanique de la Princesse devront également être remplacés, si nécessaire, pour satisfaire les besoins de l'exploitant futur.
Les trois municipalités attendent les offres des candidats jusqu'au 2 novembre 2023. Après une phase d'évaluation et de négociation, l'entreprise sélectionnée sera désignée en mars 2024.
La SA RMM sera-t-elle reconduite ou d'autres opérateurs tenteront-ils leur chance ? On peut envisager des acteurs tels que le groupe La Belle Montagne basé à Praz-sur-Arly ou la STBMA à Saint-Gervais, ou d'autres intervenants du secteur qui devront faire preuve de détermination pour remporter le contrat.
La redevance annuelle versée aux municipalités, un point de discussion majeur, scellera le sort du contrat pour les 20 prochaines années.
Source : Le Dauphiné
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Date de mise à jour : 06/11/24
Date de création : 08/08/23
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